Du poison et des expertises…

Le téléfilm sur l’affaire « Marie Besnard » avec Murielle Robin présentée sur TF1 en fin 2006, nous ramène presque cinquante ans en arrière dans le Val d’Yerres…

En ces temps, l’affaire Marie Besnard, fut l’occasion de querelles d’experts autour de morts par empoisonnement.

Résumons cela et voyons en quoi cela peut se rattacher à notre petite histoire locale.

En 1949 à Loudun, sur l’accusation d’une voisine, il est procédé à l’exhumation de Léon Bernard décédé deux ans plus tôt. L’autopsie montre la présence suspecte d’une dose importante d’arsenic dans les viscères.

Du coup, on se rend compte d’un nombre élevé de décès subits dans l’entourage de Marie Besnard. En une dizaine d’années : un premier mari, une tante, un père, une grand-mère, beaux-frères, belles-sœurs, beau-père, belle-mère etc., en tout une douzaine de cadavres farcis à l’arsenic.

Curieux hasard, notre bonne Marie, est à chaque fois intéressée à l’héritage. Circonstance aggravante, elle entretiendrait des relations très intimes avec un ancien prisonnier allemand, ce qui dans cet immédiat après-guerre, n’est pas recommandé.

Il en faudrait moins pour se retrouver en assises.

Le problème avec l’affaire Besnard, c’est que les preuves ne sont qu’indirectes : des cadavres et du supposé poison. Supposé, car les experts appelés à la rescousse ne sont pas d’accord. Au premier rang d’entre-eux : le docteur Kohn-Abrest.

Au milieu des années 50, Emile Kohn-Abrest fait autorité en matière de toxicologie, il est directeur du service de toxicologie de la préfecture de police. Il habite Brunoy, rue Maréchal Leclerc, une jolie maison de style Directoire.

Expertises et contre-expertises se succèdent entre 1952 et 1964. Gros soucis, la terre des cimetières semble contenir de l’arsenic (provenant de désherbants ?), par ailleurs, des prélèvements ont été perdus, échangés ou, avec le temps, sont devenus inutilisables…

Plus personne n’y comprend plus rien et, en définitive, les hommes de sciences sont ridiculisés.

Kohn-Abrest refait ses expériences à Brunoy, allant jusqu’à empoisonner un chien dit-on, et enterrer différentes substances dans son jardin pour en vérifier l’évolution.

Finalement acquittée après trois procès, « la bonne dame de Loudun » meurt à 83 ans en 1980, en léguant son corps à la science…

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1, avenue Général Leclerc

Maison habitée dans les années 50 par le Docteur Emile Kohn-Abrest. Cette maison fut antérieurement celle du Général Dupont-Chaumont.

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