Si l’on célèbre le 11 novembre, l’anniversaire de l’armistice qui mettait fin à la guerre de 14-18, 48 ans plus tôt, l’Ile de France connaissait les affres de l’occupation.
Déclenchée dans l’euphorie populaire le 19 juillet 1870, la guerre franco-prussienne est marquée par une série de batailles aux frontières, lesquelles sont perdues non sans gloire. La charge des cuirassiers de Reichsoffen, les combats de Spicheren, les luttes dans le cimetière de St Privat, Gravelotte etc., autant d’épisodes qui forgeront l’esprit de revanche jusqu’en août 1914.
Après le désastre de Sedan du 2 septembre, Napoléon III est prisonnier. A ces nouvelles, la république est proclamée le 4 et plus rien n’empêche plus les uhlans d’être sous les murs de la capitale dès le 15. Le siège de Paris commence le 19 septembre, avec déjà 150 000 soldats, effectifs qui monteront par la suite jusqu’à 400 000 hommes (autant que du coté français).
Les prussiens se tiennent à une dizaine de kilomètres de la ville, formant un encerclement de près de 100 km et occupant, notamment, Villeneuve Saint George d’où des ponts de bateaux assurent le passage des troupes et du matériel vers la rive gauche.
Les tentatives de sorties des assiégés se soldent par des combats vains et meurtriers (Rueil, Clamart, Le Bourget, Buzenval…). La plus sérieuse a pour cadre Champigny fin novembre début décembre avec l’objectif de rompre l’encerclement et de rejoindre l’armée de la Loire vers Fontainebleau, mais c’est un dur échec et la famine s’installe dans Paris.
Vers la mi octobre Brunoy devient le siège du commandement prussien de la zone sud. L’état-major ainsi qu’un hôpital sont logés au château des Ombrages (actuelle école du même nom). Le tableau d’Anton von Werner intitulé « Im Etappenquartier vor Paris » (1894, Nationalgalerie Berlin) dépeint une scène de cette réquisition brutale.
L’occupation de la région dure bien après l’armistice du 26 janvier qui marque la fin du siège et le traité de Francfort qui cèle la paix (10 mai 1871). Ce n’est qu’à l’automne que les troupes allemandes se retirent de Brunoy (le dernier soldat ne quittera la France qu’en septembre 1873), laissant cependant derrière elles, les corps de 52 camarades tués au combat ou de maladie.
Une stèle au cimetière (mur de gauche près de la chapelle) marque l’emplacement des restes de ces soldats.