L’Abbaye et le Moulin de Jarcy

Ginny Félix nous entraîne cette fois-ci à Varennes-Jarcy, un village plein de charme de la vallée de l’Yerres.

L’Abbaye de Gercy ou Jarcy est créée en 1260 par Jeanne, comtesse de Toulouse, belle-sœur de St Louis.

Pour donner de l’importance à l’ordre de St Augustin qui s’installe à Jarcy, la Comtesse de Toulouse fait mettre les reliques de St Barthélemy dans la chapelle de l’Abbaye. Il ne reste plus à l’heure actuelle qu’une aile de cette abbaye, sous laquelle se trouve encore des souterrains.

La première abbesse s’appelait ODA de GERCY.

Les abbesses achetèrent le moulin en 1279 ; il avait été construit vers 1260.


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Jeanne de Toulouse

Jeanne de Toulouse, née en 1220, morte le 25 août 1271, était la fille et l’héritière de Raymond VII (IX), comte de Toulouse et de Jeanne d’Angleterre. Elle fut comtesse de Toulouse de 1249 à 1271.

Elle épouse en 1237 Alphonse de Poitiers (1220 † 1271), fils du Roi Louis VII de France et de Blanche de Castille.

On peut admirer son masque de gisant et des vitraux de l’ancienne église paroissiale au Musée national du Moyen Âge, à Paris.

En savoir plus sur le site du musée…


En 1515, réforme de l’abbaye de Jarcy. C’est la règle bénédictine qui remplace l’ordre de St Augustin et ce, jusqu’en 1652, date de la Fronde. A cette époque eurent lieu d’importantes dégradations, pillage, incendie, d’où une véritable dévastation.

L’Abbaye resta dans cet état de vétusté jusqu’en 1780 lorsque le Comte de Provence, frère de Louis XVI, posa la première pierre d’une nouvelle construction.

La dernière abbesse fut Madame de FLORIAN.

A l’arrivée de la révolution en 1789 , ce fut la fin de l’Abbaye. La fondation de la Comtesse de Toulouse avait vécu durant 519 ans !

Le 10 Février 1791, vente du domaine comme « bien national ». La maison conventuelle fut écartée de la vente car il fallait attendre dix ans à compter de la dernière inhumation faite dans l’église … mais le 29 Février 1794, cette maison fut tout de même vendue par adjudication.

Le 10 Février 1791, le moulin fut adjugé 16 000 livres à Louis, Antoine, LE PREVOST.

Nous n’avons pas de détail sur le moulin pendant le siècle suivant si ce n’est que l’on y a moulu le grain jusqu’en 1922. Le Moulin a ouvert en auberge pour les paysans qui venaient faire moudre leur blé à partir de 1892.

Après la fermeture de la meunerie, le Moulin a été loué en tant qu’auberge par les propriétaires qui se sont succédés.


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Tour de l’ancienne Abbaye de Jarcy, où Jeanne de Toulouse fut inhumée en 1271.

Revenons en des temps contemporains.

Le propriétaire du Moulin de Jarcy me fit part d’une anecdote, au cours d’un déjeuner, dans son établissement.

Je vous la narre : Un chercheur, chimiste, célèbre, avait une grande propriété à Quincy-sous-Sénart. Avec sa femme et ses enfants, ils venaient déjeuner au Moulin de Jarcy, les samedi et dimanche, en bicyclette …. suivis de leur chauffeur conduisant la Mercedes !

Voici une autre anecdote amusante :

Il exista un temps des « Réveillons surprises » de Jour de L’AN. L’Hostellerie de Varennes, restaurant réputé en son temps, que l’auteur a bien connu avait accepté la venue de deux cars remplis de « joyeux fêtards ». C’était un suspense pour eux, car ils ne savaient pas où ils allaient passer ce Réveillon.

Mais les chauffeurs des deux cars se trompèrent et s’arrêtèrent au Moulin de JARCY. Constatant leur erreur, les chauffeurs décidèrent de rebrousser chemin ; mais si vous connaissez cet endroit, vous pouvez imaginer que cela s’avéra difficile. Ils se trouvèrent embourbés, enlisés dans un chemin fermier et voici ce joyeux monde en goguette se retrouvant en train de pousser un car. C’est la gadoue dans toute sa splendeur. Quelques jolies robes de soirées et bas de pantalons de smoking sont en piteux état. Ne parlons pas des escarpins des dames, ni des chaussures vernies des messieurs. Il y eut des glissades, des dérapages, des « ahans, ahans » se faisant entendre durant l’action, et certains passagers se sont même retrouvés allongés par terre ! Après un long moment d’efforts conjugués, en pleine nuit, les cars reprirent « le droit chemin ».

L’Hostellerie de Varennes les reçut évidemment ainsi qu’il était prévu, mais jugez de l’étonnement des patrons en apercevant la tenue de tout ce « beau monde » ! Et finalement, tout le monde en a ri, ce que j’aurais fait aussi, et que voilà encore de quoi parler au cours d’un « raout » !

Ne sachant pas encore le fin mot de l’histoire, les restaurateurs se dirent que les parisiens avaient une drôle de façon de marquer le « retour à la terre » ce jour là !

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