Il n’y a rien de tel que de participer à la compréhension et à l’élaboration d’un vin véritablement biologique et de qualité au cœur de la région viticole de la Vallée du Rhône en France, déclare Heather Tyler alors qu’elle visite la belle région du Vaucluse, en Provence…
C’est la vinification en France, de près et de manière biologique. Je suis au vignoble du Château les Quatre Filles, dans la moitié sud de la vallée du Rhône, où je regarde les raisins être écrasés, je goûte le produit brut puis le millésime, et enfin je m’assois pour déjeuner avec les descendants de la famille Granier qui sont ici depuis 1750.
Le Château les Quatre Filles a été créé cette année-là pour célébrer les quatre filles de la famille Granier.
Avec une superficie de 40 acres, il s’agit d’une superficie moyenne pour le district. Le plus grand de la région fait 120 acres et le plus petit deux acres.
Cotes du Rhône Villages Cairanne est une appellation de vins rouges, blancs et rosés de qualité de la paroisse de Cairanne dans la moitié sud de la vallée du Rhône.
Cairanne se situe à l’est d’Orange, à quelques encablures des rives du Rhône. Le climat est typiquement méditerranéen, avec des étés chauds et secs. Plus il fait chaud, mieux c’est pour le millésime. Le sol est calcaire et alluvial. La rivière Aigues traverse Cairanne pour rejoindre le Rhône juste à l’ouest d’Orange.
Les vendanges durent un mois, de mi-septembre à mi-octobre. Le vin passe par deux étapes de fermentation. La première a lieu 15 à 20 jours après la fin des vendanges et la deuxième étape se termine le 15 novembre. La mise en bouteille commence en janvier et ne se termine qu’en octobre. Aucun conservateur n’est ajouté.
En 1999, Les Quatre Filles ont été le premier vignoble du Rhône à être certifié bio. Ils continuent à bouchonner tout, contrairement à d’autres producteurs qui se tournent vers les bouchons à vis. Ils disent que rien n’est meilleur que le liège.
La famille, qui ne parle pas anglais, est également quelque peu timide lorsqu’il s’agit de parler aux journalistes et laisse le chef d’entreprise Vincent Flesia faire la parole.
Vincent explique que la chaleur de l’après-midi compromet la qualité des raisins blancs, c’est pourquoi ils sont cueillis tôt dans la journée, de 7 h à 13 h, et plus tard, les raisins rouges, de 20 h à minuit. Douze ouvriers, une équipe française et marocaine, travaillent huit heures par jour, six jours par semaine. Les raisins rouges cultivés ici sont le grenache, la syrah et le mourvèdre.
Les Quatre Filles commercialisent chaque année 100 000 bouteilles de Côtes du Rhône rouges, blancs et rosés. Environ 60 % sont exportées vers la Chine, le Japon et l’Europe, le reste étant vendu en France.
« Nous limitons nos exportations vers la Chine car c’est un marché très assoiffé mais nous devons aussi nous occuper de nos autres clients. Nous n’avons pas besoin d’augmenter notre production mais de maintenir la qualité », me dit Vincent.
La cave attire des visiteurs français, anglais, belges et allemands. Le Côtes du Rhône rouge est le vin le plus apprécié des clients. Les prix démarrent à partir de 6,7 euros.
Je suis ici avec un petit groupe de voyageurs de Back-Roads Touring et aujourd’hui est le moment fort de notre tournée. Pas de villages envahis de touristes ni de monuments surpeuplés. Il n’y a que nous, Vincent et la famille. Nous nous asseyons tous pour déjeuner à une longue table ombragée par des arbres, devant la villa.
Le service de restauration est assuré par Judy Harrison, une expatriée britannique vivant à proximité, dont le point fort est la qualité des terrines. Le déjeuner comprend des plateaux de fromages, notamment du fromage de chèvre, tous fabriqués localement. Et bien sûr, des cruches de vin, parfumées aux arômes de gros raisins secs, de cannelle et de baies.
Je suis au paradis du bio.
Après le déjeuner, Grand-Père Granier me montre quelques-uns des objets de famille datant de plusieurs siècles, notamment un fusil de l’époque napoléonienne. Il dit qu’il ne pense pas qu’il ait été utilisé depuis, mais il est quand même nettoyé et huilé.
Vincent dépoussière une très vieille bouteille de rouge datant de 1880.
« Ça a l’air très intéressant mais ce n’est pas très bon », dit-il en riant.
Mais tout le reste, si.
Heather Tyler est une auteure, éditrice et blogueuse néo-zélandaise/australienne sur www.tastefortravel.com.au