Que voir et que faire à Cagnes-sur-Mer

Sur une belle partie de la côte méditerranéenne, entre la glamour Nice et la pétillante Antibes, Cagnes-sur-Mer est un joyau caché qui vaut la peine d’être découvert, dit Janine Marsh.

À environ 15 minutes en train ou quelques minutes en voiture de Nice, Cagnes-sur-Mer est bien différente de sa célèbre voisine. La ville basse du Cros de Cagnes compte 3,5 km de plages de galets où la température de la mer serait si douce qu’on peut s’y baigner toute l’année. À l’intérieur des terres, Les Collettes sont l’endroit où le peintre Pierre-Auguste Renoir a construit la maison de ses rêves et a vécu ses dernières années. Et la Haute-de-Cagnes, une ville haute médiévale qui est un véritable trésor, le genre d’endroit sur lequel on tombe par hasard et qu’on ne veut plus quitter. Et beaucoup ne l’ont pas fait – surtout pas les peintres, les poètes et les bohèmes qui ont élu domicile dans ce havre ensoleillé.

Maison Renoir : un aperçu de la vie de l’artiste

Maison Renoir Cagnes-sur-Mer

Au cœur de Cagnes, et à 20 minutes à pied de la gare, se trouvent Les Collettes, un vaste domaine d’oliveraies qui est devenu le dernier refuge de Pierre-Auguste Renoir.

Le succès tarde à venir pour ce géant de l’impressionnisme, même si, dans les années 1880, sa fortune est en plein essor. A l’approche de la cinquantaine et vivant à Paris, il commençait à souffrir d’arthrite aux mains et pensait que le climat plus chaud du sud de la France lui serait bénéfique, alors il commença à passer plus de temps en Provence. En 1907, il achète une ferme à Cagnes appelée Domaine Les Collettes et fait construire une maison et un atelier spécialement construits. Situé au milieu d’oliviers centenaires et offrant une vue imprenable sur la vieille ville de Cagnes et la côte jusqu’au Cap d’Antibes et au-delà, c’est là qu’il passa ses dernières années.

Il a décrit les oliviers comme des « fontaines de lumière argentées » et les a peints encore et encore. Sa maison, aujourd’hui musée Renoir, est un espace profondément personnel. L’atelier est tel qu’il l’a laissé : la lumière du soleil se reflète sur les palettes et les toiles à moitié terminées. Vous pouvez admirer ses fauteuils roulants et ses pinceaux, vous émerveiller de la façon dont il peignait avec les mains tordues par la maladie, attachant même ses pinceaux à ses doigts pour continuer à créer.

Atelier Renoir Cagnes-sur-Mer

Renoir est mort ici en 1919, mais son esprit imprègne les allées du jardin et les vergers d’oliviers et d’agrumes en terrasses où les oiseaux chantent et profitent de la vue exquise sur la ville en contrebas. Au printemps, l’air est parfumé à la fleur d’oranger ; en été, les cigales gazouillent dans les oliveraies. C’est un lieu tranquillement émouvant, qui capture l’âme d’un artiste qui n’a jamais cessé de voir la beauté.

Haut-de-Cagnes

Jolie rue pavée du Haut-de-Cagnes

A quelques pas de la Maison Renoir, vous rejoindrez le Square Bourdet d’où vous pourrez prendre une navette gratuite pour le Haut-de-Cagnes. Perché au sommet d’un éperon rocheux, le village est un labyrinthe de ruelles pavées endormies et escarpées, de passages voûtés et de maisons médiévales en pierre drapées de fleurs, leurs volets fanés pour parfaire les pastels provençaux. Le village est surmonté du Château Grimaldi, construit vers 1300 par Rainier Grimaldi, qui abrite aujourd’hui deux musées : le musée de l’Olivier et la donation Solidor, où l’on peut voir une quarantaine de portraits de Suzy Solidor, une sensuelle chanteuse et actrice de cabaret française des années 1930 qui s’est retirée à Cagnes-sur-Mer pour diriger un magasin d’antiquités qui abrite aujourd’hui un musée de bijoux contemporains.

Château de Grimaldi, autrefois demeure de la famille régnante de Monaco

La tranquillité et la lumière lumineuse du village en ont fait un pôle d’attraction pour les créateurs du XXe siècle, dont Brigitte Bardot et Greta Garbo qui y possédaient des villas, l’écrivain Georges Simenon, créateur de l’inspecteur Maigret et le romancier et dramaturge irlandais Samuel Beckett, en quête de réconfort et de silence. Le poète Paul Valéry était connu pour arpenter les sentiers pavés, carnet de croquis à la main. Raoul Dufy peignait ici, enivré par les couleurs de la côte.

L’artiste d’origine russe Chaïm Soutine et le peintre japonais Tsugouharu Fujita ont trouvé dans le Haut-de-Cagnes une muse dans sa lumière et ses paysages lors de leur visite en 1918 avec Amedeo Modigliani. Lorsque les amis manquèrent d’argent, leurs bagages furent confisqués pour régler leurs dettes. Soutine revient cinq ans plus tard, prenant un taxi de Paris à Nice après avoir vendu 60 tableaux au collectionneur américain Albert C Barnes. Leur présence animait les rues endormies ; ils remplissaient les minuscules cafés où ils tenaient des débats animés, notamment au légendaire , favori de Modigliani. Le petit village est devenu surnommé le « Montmartre de la Côte d’Azur ».

Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul Haut-de-Cagnes

L’héritage de ces artistes perdure, tissé dans le tissu du village. Les studios et les galeries abondent, la plupart nichés derrière de lourdes portes en bois ou sous des arcades drapées de vigne. Chaque rue est une séance photo – et ne manquez pas l’église médiévale de Saint-Pierre et Saint-Paul – entrez par une porte qui mène à la mezzanine qui surplombe les bancs où étaient assis les pauvres. Rempli de peintures et de fresques, c’est un bel édifice. Rendez-vous sur la place principale pour un choix de restaurants et une vue imprenable sur la campagne ou par une journée ensoleillée, la terrasse du restaurant de l’Hôtel Château Le Cagnard dans un 13ème bâtisse centenaire perchée sur les remparts.

Plaisirs en bord de mer

Cagnes sur Mer

Laissez le sommet de la colline derrière vous et descendez vers la côte, où l’ancien quartier de pêcheurs du Cros-de-Cagnes est aujourd’hui une station balnéaire dynamique avec des plages de galets (la petite plage cachée derrière le port est abritée et appréciée des locaux), et des bistrots de fruits de mer rustiques comme Jimmy’s d’où l’on a une vue magnifique sur le château et les montagnes que les locaux appellent ‘.

La ville côtière est un mélange de moderne et de traditionnel avec un centre commercial unique en plein air, un hippodrome renommé en bord de mer avec de superbes vues et des événements toute l’année. Ne manquez pas l’Allée des Villas Fleuries où vous verrez de charmantes vieilles maisons de pêcheurs ornées de fleurs. L’air sent les sardines grillées et le romarin frais, et le rythme des parties de pétanque dérive sur le tintement des couverts. Si vous y êtes en mars et avril, régalez-vous de la spécialité locale, la poutine, une sardine servie seulement pendant 45 jours selon la tradition, pêchée à partir de bateaux en bois locaux appelés pointus qui flottent dans le port.

Au coucher du soleil, sirotez un cocktail dans un café de plage ou au bar sur le toit de l’hôtel Éclat, dans la ville basse, et regardez la mer Méditerranée prendre la couleur de l’or en fusion.

Il est facile de comprendre pourquoi tant de créatifs ont trouvé leur muse ici.

Pour en savoir plus, visitez explorenicecotedazur.com

Janine Marsh est l’auteur de plusieurs livres à succès sur la France. Retrouvez tous les livres sur son site janinemarsh.com

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