La Chapelle Matisse Provence

Vence – sur les traces de Matisse

Matisse, qui se remettait d’une opération abdominale, recherchait une jeune et jolie infirmière pour l’assister. Monique Bourgeois, l’infirmière qui remplissait ce rôle, devint plus tard son modèle et devint par la suite religieuse dominicaine au couvent de Vence.

Arbre de vie des vitraux de la chapelle MatisseSœur Jacques-Marie, devenue sœur, conserva son amitié avec l’artiste et lui demanda plus tard de l’aider à concevoir une chapelle que les religieuses pourraient utiliser pour leurs dévotions. La mère supérieure désapprouva cette relation, mais le projet se poursuivit malgré tout.

Matisse a écrit qu’il n’avait pas choisi l’œuvre pour la Chapelle, mais qu’il croyait plutôt qu’il avait été choisi par le destin – c’était une expression de spiritualité. Il croyait que Dieu avait donné aux artistes la belle lumière pour composer leurs tableaux et c’était sa façon de le partager – à travers cette commande sacrée. Bien que Matisse soit né catholique, il était athée – mais la Chapelle lui a donné l’occasion de réaliser l’œuvre de sa vie. Une fois achevée, il a déclaré que c’était « le chef-d’œuvre de sa vie ».

La conception de la chapelle est centrée sur la lumière, qu’il a utilisée dans toute sa splendeur. La luminosité du soleil traverse les vitraux, qui reflètent les couleurs de la Provence : bleu pour la mer et le ciel azur, vert pour les herbes verdoyantes et jaune pour le soleil abondant. Les murs sont recouverts de carreaux de céramique blancs, sur lesquels sont peints les personnages de la Vierge à l’Enfant et de saint Dominique en robe. Le chemin de croix est représenté sous forme de tableau, noir sur carrelage blanc. La douleur et la souffrance sont clairement représentées dans cette composition. Le résultat, lorsque le soleil traverse les fenêtres, signifie que les couleurs sont peintes sur les carreaux blancs, produisant une œuvre d’art dansante et en constante évolution.

Tout ce qui se trouvait à l’intérieur et à l’extérieur de la chapelle était inclus dans cette tâche de fin de vie. L’autel, le crucifix, les tuiles et les spirales mystiques du toit, qui ont une allure presque orientale. Les tuiles du toit sont d’un bleu luxuriant, en complet contraste avec les tuiles ocres provençales habituelles.

Matisse acheva cette œuvre en 1951 et mourut à Nice en 1954. Sœur Jacques-Marie reçut la punition ultime pour son amitié avec l’artiste : il lui fut interdit d’assister à ses funérailles.

La chapelle est située à côté du couvent dominicain et sur le côté qui fait face au couvent se trouve un rondeau peint dans l’apex – 2 figures nues entrelacées, un homme et une femme. Je souris ironiquement en voyant cela car j’ai l’impression que c’était la dernière flèche d’Henri Matisse pour les religieuses désapprobatrices – elles devraient à jamais regarder un tableau légèrement osé…

Vidéo de la chapelle par le présentateur de la BBC Alastair Sooke – qui a été ému aux larmes par la beauté de la petite chapelle et son importance dans la vie de Matisse et tout ce qu’elle représente :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *