Adolescent, Napoléon est envoyé à Paris pour se former à l’École Militaire, qui se trouve toujours à l’extrémité opposée du Champs de Mars et de la Tour Eiffel. Il part précipitamment un an plus tard, diplômé 48ème sur 56, et retourne en Corse pour aider sa famille après la mort de son père. À cette époque, personne – pas même lui, bien qu’il ait une haute opinion de lui-même – n’avait la moindre idée de l’énorme influence qu’il allait exercer sur la ville de Paris. Aujourd’hui, il existe de nombreux endroits que vous pouvez visiter pour reconstituer son histoire, dit Marion Jones…
Cathédrale Notre Dame
Après ses succès militaires dans les années 1790, Napoléon fut élu consul à vie en 1802 et sa confiance en lui atteignit des proportions épiques. Son couronnement comme empereur en décembre 1804 dans la cathédrale Notre-Dame est visible dans un tableau de Jacques-Louis David, commandé par l’empereur lui-même, au Louvre. Napoléon a invité le pape à le couronner mais a décidé de montrer son autorité supérieure en tournant le dos au pontife et en plaçant la couronne sur sa propre tête, puis en plaçant une couronne sur la tête de son épouse agenouillée, sa bien-aimée Joséphine.
Place Vendôme
L’énorme statue de Napoléon au milieu de la place Vendôme, près de l’hôtel Ritz, a été érigée à la demande de Napoléon pour célébrer sa victoire de 1805 à la bataille d’Austerlitz (photo du haut). Cela n’a rien de modeste. Napoléon se tient habillé en empereur romain au sommet d’une colonne de 40 m de haut. Il est décoré de reliefs en bronze représentant des scènes de bataille, réalisés à partir de centaines de canons capturés aux armées russes et autrichiennes vaincues. Tout un message. L’ensemble fut brièvement démoli dans les années 1870, critiqué lors de la Commune de Paris comme un « symbole du despotisme », mais rétabli quelques années plus tard.
Arcs de Triomphe
Napoléon a également fait ériger deux autres monuments en son honneur : les Arcs de Triomphe. Le plus petit, l’Arc de Triomphe du Carrousel, construit en marbre rose en 1806, se dresse à l’extrémité du Jardin des Tuileries, du côté du Louvre. L’Arc de Triomphe, beaucoup plus grand et plus connu, se dresse au bout des Champs-Élysées. Napoléon avait promis à ses troupes à Austerlitz qu’elles auraient l’honneur de « rentrer chez elles sous des arcs de triomphe » et la construction a commencé lorsque la première pierre a été posée le jour de son anniversaire, le 15 août 1806. Mais il a fallu des décennies pour qu’il soit achevé et il n’a été finalement inauguré qu’en 1840, lorsque le cercueil de Napoléon a été transporté sous celui-ci pour atteindre sa dernière demeure aux Invalides.
Château de Malmaison
La visite du Château de Malmaison, la maison de campagne achetée par Napoléon parce que Joséphine en était tombée amoureuse, donne un aperçu d’une facette plus personnelle de son histoire. Certaines de ses chambres sont de style très napoléonien. La salle de Conseil est décorée comme une tente militaire et la grande bibliothèque abrite son bureau et quelque 500 livres reliés en cuir et portant son monogramme BP pour Bonaparte. A l’étage se trouve la salle d’armes où l’on peut voir un autre tableau de Jacques-Louis David, « Napoléon traversant les Alpes », et la table d’Austerlitz, commandée par Napoléon, sur laquelle un grand portrait central de lui est entouré de plus petites images des généraux qui ont aidé lui gagner la bataille.
Au rez-de-chaussée se trouvent la salle à manger, où l’on organisait des dîners aux chandelles pour les visiteurs importants de Paris, la salle de musique et la salle de billard. À l’étage se trouvent des chambres à coucher somptueusement décorées, de vastes armoires et dressings – importants pour Joséphine qui achetait autrefois 520 paires de chaussures en une seule année.
Château de Fontainbleau
Le château de Fontainbleau, ancien palais royal, attira Napoléon dès son accession à l’empereur et il fit réparer et réaménager le château endommagé par la Révolution française.
Il y a des souvenirs allant des peintures aux morceaux de ses meubles et à son épée de couronnement. C’est ici que Napoléon signa son abdication en 1814 et prononça un émouvant discours d’adieu à sa vieille garde avant de quitter la France pour s’exiler à l’île d’Elbe.
Les Invalides
Il convient de terminer la visite du Paris de Napoléon aux Invalides, qui abritent le musée de l’Armée. Il y a des expositions de certains de ses équipements de terrain, de ses médailles, de ses vêtements et de l’un de ses célèbres bicornes. Plus largement, on y expose des armes et des uniformes de son époque. Et, reliée aux Invalides, se trouve la magnifique église du Dôme où son tombeau est exposé au milieu d’une vaste salle circulaire en forme de dôme. Au moment où son corps est revenu d’exil, 19 ans après sa mort, la famille royale des Bourbons était de retour sur le trône, mais un demi-million de personnes étaient toujours présentes dans les rues pour honorer cet ancien empereur de France.
Dans l’espace situé sous sa tombe, le mur est décoré de certaines de ses paroles, exprimant ce qu’il considérait comme son héritage. Son Code Napoléon, qui a révolutionné les lois de la France, a fait, disait-il, plus de bien à la France que toutes les lois qui l’ont précédé. Son règne, selon ses propres mots, avait « laissé le bien-être partout ». Impudique, oui, mais il ne fait aucun doute que Napoléon a laissé un héritage durable à la France et à Paris, où sa présence est visible si l’on sait où chercher…
Marian Jones est un ancien professeur de français aujourd’hui écrivain de voyage avec un podcast – City Breaks, apportant aux auditeurs et aux lecteurs l’histoire et la culture de fond qui éclaireront leurs voyages dans l’Hexagone. citybreakspodcast.co.uk