Le parc national des Écrins se trouve à environ 90 minutes de route à l’est de Grenoble. C’est le plus grand parc national de France et il présente certains des paysages les plus sauvages et les plus spectaculaires des Alpes. C’est peut-être pour cette raison qu’il reste relativement méconnu, ses sentiers étant moins fréquentés que les célèbres sentiers plus au nord autour du Mont Blanc. L’une des façons les plus amusantes d’en profiter est de participer à un circuit gastronomique, en séjournant dans des refuges de haute altitude et en savourant des produits locaux robustes.
Randonnées au Parc National des Ecrins
La marche est assez éprouvante et il vaut mieux emporter moins que trop. Réduisez votre charge à une tenue de rechange, un sac de couchage en drap, des affaires de toilette, des sandales et bien sûr un grand récipient d’eau. Le sentier démarre au Gîte du Plan du Lac, près de St Christophe en Oisans, et un déjeuner copieux avec un verre de vin pour vous donner du courage est servi avant de prendre le sentier. Les premiers kilomètres suivent le fond de la vallée le long du Vénéon qui gargouille.
Le village de St Christophe en Oisans est perché au-dessus de la rive opposée, et le panneau indique le flanc escarpé, juste à côté d’une magnifique cascade. Finalement, après avoir gravi 600 m, le minuscule refuge de l’Alpe du Pin apparaît. La gardienne, Sylvie Danjard, prépare le dîner – la randonnée, ça creuse l’appétit.
Séjourner en refuge de randonneurs dans le Parc National des Ecrins
A 1805 m, il n’y a pas d’électricité, les toilettes sont à l’extérieur et l’eau courante sort d’un tuyau en plastique qui serpente dans la montagne. Le refuge peut accueillir vingt personnes, toutes serrées les unes contre les autres sur une seule plateforme. Sylvie est une excellente cuisinière et sa délicieuse soupe aux herbes est servie avec du pain maison et un verre de Côte du Rhône bio. Viennent ensuite les oreilles d’âne, un plat de lasagnes à base d’épinards sauvages, intercalé entre des couches de pâtes et de fromage. Les saucisses locales sont populaires, tout comme le comté et enfin sa délicieuse tarte aux fruits. Tout le monde dort bien.
Le lendemain, direction le refuge suivant et le sentier traverse la forêt avant de commencer à descendre. Le sentier tourne à droite dans la vallée de la Mariande, puis suit le ruisseau de la Muande jusqu’au refuge de la Lavey à 1797 m. Il s’agit d’un bâtiment beaucoup plus grand que la nuit précédente et peut accueillir jusqu’à 60 personnes. Sa situation est magnifique, entourée de sommets de 3000 m, avec un glacier enneigé à l’horizon. Les installations sont légèrement meilleures que la nuit précédente, car il y a des toilettes à l’intérieur, mais si vous voulez prendre une douche, vous devez braver l’extérieur. Ils sont célèbres pour servir de la cuisine du monde et le dîner est typiquement népalais – riz, dhal et lanières de viande grillée.
Le lendemain matin, après avoir traversé le ruisseau de Muande, c’est un raide zigzag à flanc de montagne qui monte jusqu’à 2350 m. A cette altitude, certains sont essoufflés et c’est un peu pénible, mais la vue magnifique compense largement. Puis c’est une légère descente jusqu’au lac des Fétoules, un étang en fait, un endroit très apprécié des campeurs.
Un peu de luxe
De là, il faut descendre sur une pente verglacée jusqu’au pont qui enjambe le Vénéon. Il reste encore un peu de montée avant d’atteindre le charmant village de St Christophe en Oisans. Le Café La Cordée, drôle et excentrique, fournit les bières et accueille ensuite les visiteurs dans son hammam, idéal pour les randonneurs fatigués.
Le Tour Gourmand continue vers quelques refuges supplémentaires mais si vous avez envie d’un peu de confort, prenez un taxi pour 14 km jusqu’à Vénosc et la télécabine pour Les Deux Alpes et l’hôtel trois étoiles Le Souleil’Or. Le dîner au restaurant Le Shakisky est excellent.
Ascension du glacier du Parc national des Écrins
Si vous envisagez de faire une randonnée sur le glacier pendant les mois les plus chauds, il est conseillé d’arriver tôt, avant que la neige ne commence à fondre. Vous devrez être encordé et le guide veillera à ce que vous soyez équipé de casques, d’un harnais, de crampons et d’un piolet. Vous prendrez ensuite le téléphérique et le funiculaire jusqu’à 3 400 m. À cette altitude, même si le soleil brille, les doigts sont un peu froids pour tâtonner avec les crampons, mais ils sont essentiels sur la neige. La montée est régulière, sur ce qui semble être une neige vierge, mais il y a des crevasses cachées, les connaissances du guide sont donc essentielles. La marche est difficile à cette altitude et tout rhume est chassé par une mer de transpiration.
Finalement, la neige fond et laisse place à un lit d’ardoise brute. Vous voilà au sommet. À cette altitude, la vue est magnifique : par temps clair, le Mont Blanc au nord est entièrement visible et, en regardant vers le sud, on distingue à peine la forme caractéristique du Mont Ventoux en Provence.
Informations utiles
Le Tour Gourmand est en formule tout compris et peut être réservé sur www.berarde.com ; Hôtel Souleil’Or
Pour plus d’informations sur la vallée du Vénéon, consultez www.montagne-oisans.com.
Pour plus d’informations sur Les Deux Alpes, consultez www.les2alpes.com.
Pour plus d’informations sur les montagnes de France, consultez www.france-montagnes.com.
Rupert Parker est un écrivain, photographe, caméraman et producteur de télévision. Ses intérêts particuliers sont la nourriture et les voyages et il écrit sur tout, des aventures en pleine nature aux visites gastronomiques dans les spas. Découvrez ses dernières aventures sur son site Web Planet Appetite.