La Provence partage de nombreuses traditions de Noël avec le reste de la France, comme les sapins de Noël et le Père Noël. Mais elle en possède aussi quelques-unes qui lui sont propres.
Treize desserts ? Oh mon Dieu !
La tradition de Noël la plus célèbre de Provence est peut-être celle des treize desserts. Attendez, treize ? Oui !
On les déguste après la messe de minuit, c’est-à-dire aux petites heures du matin, quelle belle façon de commencer la journée ! Comme le gros souper, les treize desserts sont chargés de symboles religieux. Le nombre treize, par exemple, représente le nombre de personnes présentes à la Cène.
Chaque famille peut choisir ce qu’elle veut servir, mais les desserts comprennent généralement des fruits et des noix, des bonbons et une sorte de pain sucré. Mes préférés sont les deux sortes de nougat, l’un blanc et l’autre noir, symbolisant le bien et le mal.
Comme pour le gros souper, les familles préparent de moins en moins les treize desserts aujourd’hui, mais ils conservent une clientèle fidèle. Certaines personnes sautent tout simplement le dîner et la messe et passent directement aux desserts !
Alors, cette année, lorsque vous hésiterez à reprendre une part de tarte pour votre repas de Noël, n’hésitez pas ! Dites simplement à votre famille que vous participez à une ancienne et noble tradition française.
Les santons de Provence
Il y a les santons, ces petites figurines mignonnes vendues dans toute la Provence. Elles représentent des personnages de la vie villageoise comme le boulanger, la poissonnière et le rémouleur. Elles sont très appréciées des touristes, un peu comme les figurines Hummel mais avec une touche française. Et leur origine remonte à la Révolution française.
Les crèches étaient très populaires en France depuis longtemps, mais elles furent interdites par les dirigeants de la Révolution, farouchement anticléricaux. Que faire ? Un artiste marseillais a eu l’idée astucieuse de transformer la crèche en « scène de village », en utilisant ses petites figurines à la place des personnages bibliques habituels. Cette idée a plu aux fanatiques antireligieux, qui n’avaient pas compris que santon signifiait « petit saint », et une nouvelle tradition est née.
Une autre spécialité provençale de Noël est le gros souper, que l’on déguste avant la messe de minuit, la veille de Noël. Il est chargé de symboles religieux, comme les trois nappes blanches représentant la Sainte Trinité et les sept plats représentant les douleurs de Marie. Il nécessite également beaucoup de préparation, si bien que moins de familles organisent aujourd’hui ce grand dîner que par le passé.
Keith Van Sickle est l’auteur de « Une gorgée à la fois » disponible sur Amazon ; une histoire réconfortante sur l’apprentissage de la vie en Provence – lisez notre critique ici.