Alain Ducasse Plaza Athénée Paris

Lorsque j’ai été invité à dîner à l’Hôtel Plaza Athénée à Paris en janvier 2016, j’ai remarqué que le légendaire chef du restaurant, Alain Ducasse, avait les yeux pétillants. Ce n’était pas dû à une quelconque malice mais parce qu’il savait déjà qu’il allait recevoir sa troisième étoile Michelin, qui a été officiellement annoncée à Paris en février 2016.

Pour être juste, le restaurant avait auparavant détenu trois étoiles, mais lorsqu’il a été relancé en 2014 avec un nouveau menu de « cuisine naturelle » plutôt controversé, composé de légumes, de poisson et de céréales, mais pas de viande, le restaurant a été rétrogradé à deux étoiles.

Mais cette troisième étoile est de retour – et comment elle est de retour !

Restaurant Alain Ducasse Plaza Athénée Paris

Alain DucasseLa gastronomie Michelin ne se résume pas uniquement à la nourriture. Les inspecteurs, réputés pour leur rigueur, prennent en compte tout ce qui fait non seulement un bon restaurant, mais aussi un lieu qui laisse un souvenir impérissable. Du décor à la nourriture en passant par le personnel, absolument tout est évalué pour une expérience complète.

La salle du restaurant Alain Ducasse au Plaza Athénée est dominée par le lustre de cristaux Swarovski individuels dont le reflet scintille à la surface d’énormes cloches argentées rappelant les cloches de service utilisées dans les maisons aristocratiques d’autrefois. Étonnamment, les tables en bois sont dépourvues de nappes, un contraste saisissant. Les confortables chaises en cuir sont exquises.

Le personnel est très décontracté, tout sourire et rien ne lui pose problème. Il est clair qu’ils ont une grande connaissance de chaque plat servi. Il s’agit d’un restaurant formel dans la mesure où les smokings sont obligatoires pour les clients masculins et doivent être portés tout au long du repas.

Après un accueil chaleureux de la part de notre hôte, j’ai dégusté une coupe de champagne Louis Roderer Brut servie avec panache dans un magnum. S’en est suivie une délicieuse succession d’amuse-bouches.

Les pains étaient tous faits maison, très secs et croustillants, un changement par rapport aux habituels morceaux de baguette pâteuse. Le beurre était servi avec panache, une tartinade sur une spatule en bois.

Le premier plat était une limonade végétale au nom intriguant. Il semblait s’agir d’un verre typiquement français rempli de limonade, mais il contenait un consommé végétal congelé de la taille d’une balle de golf, très délicat, flottant à l’intérieur. C’était une sensation incroyable de commencer par boire de la limonade avec le goût végétal qui apparaissait à mesure que la glace fondait.

Ensuite, nous avons servi des racines légèrement marinées sur un lit de caviar d’aubergine avec un accompagnement de graines de citrouille et de thon délicat sur un biscuit aux graines.

Chaque plat était accompagné d’instructions précises sur la façon de les déguster. Nous avons ensuite dégusté un délicat trio de moules très sucrées et un petit plat d’houmous.

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Quand est venu le moment du plat principal, nous étions remplis d’impatience. Un petit bol en argent rempli de caviar, posé sur une gelée parfumée très délicate sous laquelle se trouvait une couche de lentilles vertes du Puy, a été placé devant moi. Pas de blinis mais de minuscules galettes de sarrasin et une tartinade crémeuse, servies avec une cuillère en nacre. J’étais au paradis de la décadence.

Ensuite, nous avons mangé une tranche de bar, à peine cuit ; il était décrit sur le menu comme Bar de l’Antlantique Saigné, ce qui, selon ma traduction approximative, signifiait bar saignant. Il était incroyablement frais et servi avec des topinambours piquants et des copeaux de truffe noire. Très bon mais le plat est, je pense, un peu un goût acquis.

Ensuite, nous avons mangé du poisson. Cette fois, du homard de Bretagne, accompagné de chou fumé et de mini-choux de Bruxelles, de clémentines confites et d’un bouillon très délicat.

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Mon souvenir de ce repas est si intense que je me rends compte que j’ai bavardé sans parler des vins ! Les deux premiers plats étaient composés d’un fabuleux Santenay 2013 et d’un Châteauneuf-du-Pape 2012 avec le homard, servi en magnum (j’en ai donc bu beaucoup).

Enfin, un dessert au chocolat et au café vraiment magnifique. Il était accompagné d’un biscuit au sarrasin, et je peux vous dire que j’ai mangé plus de graines ce soir-là que mon perroquet de compagnie, même si le madère de dix ans avec lequel nous l’avons arrosé était bien trop bon pour Polly.

Au final, ce fut une expérience vraiment magnifique dans un cadre sensationnel avec un véritable maître de sa profession, un chef emblématique avec une vie d’expérience dans la préparation de plats extraordinaires. Mais, sans vouloir paraître ingrat, à plus de 500 euros sans le vin, c’est une somme assez conséquente pour n’importe qui…

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Peter Jones est un écrivain indépendant et contributeur régulier de Good Life France. Natif d’une mère française et d’un père gallois, il apporte un regard neuf sur le monde de l’écriture de voyage, des critiques de restaurants et des interviews de célébrités.

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