Une épreuve difficile pour les enfants : lors du procès contre un Français qui avait drogué sa femme à plusieurs reprises pendant des années et l’avait fait violer par d’autres hommes, la fille du couple a quitté la salle d’audience en pleurant.
Une épreuve difficile pour les enfants : lors du procès contre un Français qui avait drogué sa femme à plusieurs reprises pendant des années et l’avait fait violer par d’autres hommes, la fille du couple a quitté la salle d’audience en pleurant. Le principal prévenu, Dominique P., a également sauvegardé des photos nues de sa propre fille sur son ordinateur, a indiqué le président du tribunal Roger Arata, qui a lu mardi les résultats de l’enquête.
La fille, qui avait publié ses expériences dans un livre sous un pseudonyme, a commencé à trembler en décrivant les incidents et a finalement quitté la salle en larmes, accompagnée de ses frères. Sa mère Gisèle P., âgée de 72 ans, qui avait découvert il y a seulement quatre ans comment son mari l’avait maltraitée, restait assise, immobile. Dominique P. n’a pas non plus sourcillé lorsque le juge a énuméré les crimes présumés d’une voix neutre.
L’agresseur filme des femmes sous des jupes – et est pris pour cible par la justice
Il a été pris pour cible par la justice après avoir filmé des femmes en jupe dans un centre commercial. Les enquêteurs ont trouvé de nombreuses photos et vidéos montrant le viol de sa femme, apparemment inconsciente, par d’autres hommes.
Le prévenu a rendu sa femme inconsciente avec des médicaments. En un an, il avait commandé 450 somnifères. Sur des forums Internet, il a proposé sa femme à d’autres pour viol. « Vous êtes comme moi, vous aimez le mode viol », écrit-il dans l’un de ses messages. Il a expliqué aux autres qu’il pouvait ainsi se livrer à des pratiques sexuelles que sa femme lui refuserait autrement.
Les enquêteurs ont identifié 72 violeurs présumés. Parmi eux, 51 doivent désormais être jugés, dont 32 comparaissent librement devant le tribunal. Ils risquent des peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans. Les enquêteurs supposent un total de 92 viols entre 2011 et 2020. La plupart des coaccusés n’ont violé la femme qu’une seule fois, mais certains l’ont violée jusqu’à six fois.
Experts : les hommes concernés sont dominés par un sentiment de toute-puissance
Selon les experts, les hommes ne souffrent pas de troubles psychologiques, mais ils seraient dominés par un sentiment de toute-puissance. Parmi les accusés, âgés de 26 à 74 ans, figurent un pompier, une infirmière, un gardien de prison et un journaliste.
Dominique P. a demandé aux hommes de ne pas sentir de parfum ni de fumée de cigarette afin de ne pas réveiller son épouse. Plusieurs d’entre eux ont déclaré aux enquêteurs qu’ils étaient persuadés que le couple jouait à des jeux érotiques. Toutefois, le principal prévenu souligne qu’ils savaient tous que son épouse était sous l’emprise de médicaments et qu’elle était inconsciente. « Chaque individu aurait pu prendre une décision différente et quitter à nouveau les lieux », soulignent les enquêteurs.
Sa femme demande le divorce
Gisèle P. a demandé le divorce après que les crimes ont été connus. Le procès devrait durer jusqu’au 20 décembre. Les prévenus doivent répondre, entre autres, d’abus sexuels sur des personnes incapables de résister. Le procès est susceptible de relancer le débat en France sur la manière de traiter les viols présumés après l’administration de ce que l’on appelle les « knock-out drops ».