Le Louvre est un musée tellement immense, le plus visité au monde, qu’il faudrait trois mois pour voir toutes les œuvres qu’il abrite, et ce, en ne consacrant que 30 secondes à chaque œuvre, tous les jours, sans interruption. Il abrite plus de 7 500 tableaux, les expositions s’étendent sur près de 6 hectares et sont réparties sur huit départements bien distincts…
Bien sûr, il faut consacrer dix secondes à tout ce qu’on peut voir au Louvre, de cette façon on peut faire le tour en un mois. Mais, aussi tentante que puisse paraître cette perspective, la réalité doit entrer en jeu, et elle invite à la concentration, à la sélection et à des visites répétées à Paris. Eh bien, personne n’a jamais dit qu’être touriste était facile.
Ce remarquable musée, de renommée mondiale, n’a cependant pas toujours été un musée. Construit en 1190 comme forteresse, il devint un palais royal au XVIe siècle et fut rebaptisé Musée Napoléon sous le règne de Napoléon. Il agrandit considérablement la collection, mais ses techniques d’acquisition se révélèrent quelque peu excessives lorsque, après sa défaite, pas moins de 5 000 pièces furent restituées à leurs propriétaires d’origine. Il est également intéressant de noter que pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis utilisèrent le musée comme entrepôt pour les œuvres d’art volées.
Aujourd’hui, les collections du Louvre comptent plus de 380 000 pièces, mais toutes ne sont pas exposées. Les œuvres exposées attirent plus de 15 000 visiteurs par jour, dont 70 % sont des touristes étrangers.
C’est en août 1793 que le musée du Louvre ouvre ses portes au public. Pendant plus de 600 ans, le Louvre a été un symbole de la richesse, de la puissance et de la décadence de la monarchie française. La confiscation et la reconstitution de ce qui avait été un palais royal en musée national ont été considérées comme un grand geste culturel incarnant les valeurs égalitaires de la récente Révolution française.[1]
Parmi ses œuvres les plus célèbres, on trouve bien sûr la Joconde, un portrait de femme en buste réalisé par l’artiste italien Léonard de Vinci, acclamée comme « … l’œuvre d’art la plus connue, la plus visitée, la plus écrite, la plus chantée, la plus parodiée au monde ».[2]
Le tableau, peint à l’huile sur un panneau de peuplier blanc de Lombardie, est considéré comme un portrait de Lisa Gherardini, l’épouse de Francesco del Giocondo, et aurait été peint entre 1503 et 1506. Tout le monde n’en est pas sûr, et l’identité de la femme est contestée depuis des siècles, certains suggérant même qu’il s’agissait d’un autoportrait et d’une allusion à l’homosexualité présumée de l’artiste.
Le tableau a été acquis par le roi François Ier de France, mécène de Léonard de Vinci en France, et est aujourd’hui la propriété de la République française. Sa valeur est inimaginable, à tel point que les primes d’assurance étaient autrefois si élevées qu’il était moins coûteux d’améliorer le système de sécurité, en le plaçant derrière une vitre pour protéger son sourire énigmatique des voleurs, des balles, des couteaux, de la peinture en aérosol, du rouge à lèvres et de la riche panoplie de cinglés de la société. En 1911, il a été volé par un criminel italien qui prétendait que son mobile était le rapatriement du tableau dans les terres natales de Léonard de Vinci. Pendant deux ans, les visiteurs du Louvre ont été accueillis par un espace vacant sur le mur où se trouvait autrefois le tableau.[3]
En 2015, un tableau de Picasso, Les Femmes d’Alger, a été vendu pour la somme record de 160 millions de dollars, mais certaines estimations placent la Joconde à 760 millions de dollars, ce qui en fait le tableau le plus valorisé au monde. Ironiquement, sa taille ne correspond pas à son prix. Avec seulement 53 cm sur 77 cm, il n’est pas beaucoup plus grand qu’une feuille de papier A2, mais pèse – si l’on en croit cette estimation – la somme incroyable de 186 229 dollars le centimètre carré. Napoléon fut tellement impressionné par le tableau qu’il le prit et l’accrocha dans sa chambre privée.
Mais le plus remarquable des symboles du Louvre ne se trouve pas à l’intérieur, mais à l’extérieur : la pyramide de verre, construite en 1989 et haute de 21 mètres, commandée par François Mitterrand. On prétend que les vitres de la pyramide du Louvre sont au nombre de 666, « le nombre de la bête », souvent associé à Satan. Mais les mathématiques de base contredisent cette affirmation : inutile de les compter toutes. Mais sous la pyramide, si l’on en croit Dan Brown, se trouvent les restes de Marie-Madeleine. Une pure fiction, bien sûr. Mais est-ce aussi le cas du fantôme, une momie appelée Belphégor, qui hante le musée, ou de l’homme vêtu de rouge qui hanterait les jardins des Tuileries à proximité ?
Ce qui est certain, c’est que le Louvre est imprégné de culture, d’histoire et de patrimoine, un lieu d’éveil et d’inspiration. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi.
Informations pratiques
Ouvert : Lundi, jeudi, samedi, dimanche : de 9h à 18h ; Mercredi, vendredi : de 9h à 21h45 ; Fermé le mardi
Entrée gratuite le premier dimanche du mois d’octobre à mars.
Achetez vos billets à l’avance pour être sûr d’entrer – vous pouvez les acheter en ligne sur le site officiel du Louvre : www.louvre.fr
[1] Barbara Maranzani, « Six choses que vous ne savez peut-être pas sur le Louvre », L’histoire à la une des journaux9 août 2013.
[2] John Lichfield, « Le déplacement de la Joconde », L’indépendant2 avril 2005.
[3] Maranzani, Op. Cit.
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L’entrée aux musées est gratuite le premier dimanche du mois (sauf dans certains cas pendant les mois d’été)
par le Dr Terry Marsh