Peu de gens qui se promènent sur la place de Notre-Dame de Paris savent que juste sous leurs pieds se trouvent les vestiges antiques de la ville – dans la plus grande crypte archéologique d’Europe. Découvrez les vestiges romains sous la cathédrale Notre-Dame.
De Lutétia à Paris
L’entrée se fait par un escalier discret dans le coin nord-ouest de la place. On pourrait croire que ça mène au parking ! Cherchez un pilier avec « Crypte du Parvis» gravé dessus. L’air frais, la lumière tamisée et l’ambiance calme contrastent fortement avec la place généralement animée qui attire les touristes vers l’une des plus belles églises jamais construites.
Mais dans ce musée, il est peu probable que vous ayez à vous bousculer. Il n’y a eu que 125 000 visiteurs en 2022, soit une moyenne d’environ 400 par jour, peut-être parce qu’on l’appelle de manière confuse la « Crypte », que l’on associe généralement à une chambre en pierre sous une église qui contient des reliques religieuses. Le nom officiel du musée est le Crypte archéologique de l’île de la Cité… peut-être qu’il attirerait plus de visiteurs s’il était simplement appelé le «Musée archéologique de Paris»!
Les vestiges romains sous la cathédrale Notre-Dame
Les vestiges antiques, cachés pendant des siècles sous la place, ont été découverts par hasard en 1964 lors de fouilles lors des travaux de construction d’un parking souterrain. Lorsqu’il devint évident que ces vestiges archéologiques datant des Romains jusqu’au 19ème siècle a fourni une chronologie unique pour comprendre le développement urbain et archéologique de la ville, les plans du parking ont été modifiés et les fouilles archéologiques se sont poursuivies pendant huit années supplémentaires.
Une fois que vous aurez payé votre droit d’entrée et que vos yeux se seront habitués à la lumière tamisée, vous marcherez le long de sentiers surélevés, contemplant 2 000 ans d’histoire. Des affichages tactiles et animés, en français et en anglais, aident les visiteurs à comprendre ce qu’ils regardent.
En plein centre se trouvent les vestiges des bains publics où les habitants de la ville gallo-romaine de Lutèce, comme on appelait alors Paris (qui signifie « lieu près d’un marais »), pouvaient venir se détendre, s’informer de l’actualité et échanger. potins.
Les visiteurs d’aujourd’hui peuvent suivre le même chemin qu’auraient emprunté les baigneurs. On peut voir les vestiges du vestiaire avec son banc encore intact. Quelqu’un a perdu une partie de ses pièces dans ce vestiaire. Comme les pièces de monnaie n’ont été utilisées que pendant une vingtaine d’années, les archéologues supposent que cet argent, trouvé entre deux pavés en 2012, donne une indication précise de la dernière fois que ces bains ont été utilisés : à la fin de 4 après JC ou au début de 5 après JC.
Les bains étaient dotés d’un chauffage par le sol (qui aurait cru qu’il s’agissait d’une invention moderne ?) et on peut voir les petites colonnes de pierres qui soutenaient le sol afin que la chaleur puisse se diffuser en dessous. On passe par la salle froide, la salle chaude, le sauna, puis on revient par la salle froide.
Les vestiges les plus anciens visibles sont ceux du tout premier port de la ville, construit au début de l’an 1 après J.-C. juste après la colonisation de l’habitat gaulois par les Romains. Évidemment, les Romains voulaient pouvoir commercer à partir d’ici avec le reste de leur empire, la première chose à faire était donc de construire un port. Comme cela est très bien expliqué, la Seine était alors sauvage et s’étendait donc beaucoup plus largement qu’aujourd’hui.
Vestiges médiévaux à Paris
Juste au-dessus des vestiges du quai se trouvent ceux du rempart construit selon le même axe trois siècles plus tard entre 308 et 360 après JC. Le rempart faisait le tour de l’île de la Cité avec une route principale orientée nord-sud. Le rempart a été construit avec de grosses pierres sur lesquelles se trouvent des segments d’inscriptions. On pense donc qu’elles proviennent des monuments officiels de Lutèce ou de sièges du théâtre où des familles importantes avaient réservé en permanence des sièges avec leur nom. Vous pouvez voir des vestiges du théâtre, le Arènes de Lutècequi comptait 15 944 places assises, et est le seul autre vestige romain visible à Paris, rue Monge au 5ème arrondissement.
De la période médiévale, il y a les murs du 14ème et 15ème siècles des caves des maisons construites le long de la rue Neuve Notre Dame et le sous-sol de l’ancienne chapelle de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu. Ne cherchez pas cette rue longue de 76 m. Elle a disparu en 1874 mais en sortant de ce musée, jetez un œil aux marquages sur la place. Ils vous montreront où se trouvait cette rue.
Le 18ème siècle est représenté par les fondations de l’hôpital Foundling, le Hospice des Enfants-Trouvés, construit en 1746 rue Neuve Notre Dame et démoli en 1874 pour élargir le parvis de la cathédrale. Le 19ème siècle est représenté, de manière peu glamour, par des traces d’égouts.
Le musée est ouvert du mardi au dimanche, ainsi que certains jours fériés importants. Pour plus de détails, consultez le site Internet : crypte.paris.fr
Christine McKenzie est une journaliste franco-britannique qui écrit en anglais et en français. Ses histoires ont été publiées dans les médias anglophones et francophones. Mariée à un Français et mère de quatre enfants, elle s’est installée il y a 30 ans près de Fontainebleau.
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