Une vie d’aventure en France a commencé à Saint-Omer pour Bob Lyons qui se souvient de sa première visite dans cette grande ville du nord de la France…
Il y a de nombreuses années, j’ai ressenti le désir de découvrir davantage l’Europe. J’avais déjà visité la France dans le cadre de mon travail de pilote, mais je n’avais jamais mis les pieds bien loin de ma chambre d’hôtel. J’avais développé une curiosité secrète et le désir de découvrir davantage ce pays. J’ai acheté un billet de ferry et une tente pour une personne et je suis parti pour Douvres.
Quand le jour est venu, j’ai fourré tout mon matériel de camping et mes provisions pour une semaine dans le coffre de ma voiture et je suis parti. Il était terriblement tôt le matin et les routes étaient vides. Le trajet jusqu’au port de Douvres au début de mon voyage était rempli d’impatience. Plus de vingt ans plus tard, c’est toujours le cas. Aujourd’hui, la tente a disparu, mais la passion et l’exubérance de la jeunesse sont restées. Je ne pense pas que je pourrais jamais vivre en France de manière permanente, car je trouve que le fait de commencer le voyage de chez moi jusqu’au port et au ferry est une partie très importante de l’expérience.
Je suis arrivé à Calais en milieu de matinée et je me suis dit à voix basse que j’étais en France avant de partir à toute vitesse. Je travaillais alors pour une compagnie aérienne et j’avais droit à de précieuses réductions de voyage dans le cadre de ma rémunération. J’aurais pu utiliser mes congés pour voyager n’importe où dans le monde pour seulement dix pour cent du prix normal du billet d’avion. Mais me voilà, juste à la sortie du ferry de la Manche avec une tente dans le coffre, sur le point de commencer ma première exploration du nord de la France. J’étais excité et plein de prémonitions joyeuses.
Ma première escale en France devait être Saint-Omer, non loin de Calais. Conduire du mauvais côté de la route me semblait si naturel. Je me suis demandé si nous ne devrions pas changer de direction en Angleterre. J’ai trouvé un camping local à la sortie de la ville et j’ai installé ma tente. Il faisait plutôt froid, humide et venteux et je suis allé en ville pour déjeuner afin de nourrir mon nouveau goût pour l’aventure.
Saint-Omer représentait pour moi une image classique de la France. Les rues sont larges et la place du centre-ville est vaste et accueillante. Elle se trouve sous la vue réconfortante de la splendide et imposante mairie. La place était entourée de restaurants et de boutiques. À mon arrivée, les étals du marché du matin étaient en train d’être démontés et encombraient les rues. Je parlais à peine français et les habitants locaux peu anglais. C’était en quelque sorte une expérience nouvelle et enivrante – la France était à la fois si semblable et si différente de la vie en Angleterre. Je n’ai jamais perdu ce sentiment séduisant de changement qui existe si près de chez moi.
A Saint-Omer, la cathédrale Notre-Dame domine l’horizon de la ville. Elle a été achevée au 14ème. siècle et abrite un patrimoine artistique et architectural remarquable, si caractéristique de la France. La cathédrale abrite des peintures bibliques (dont une de Rubens) et plusieurs statues magnifiques. La chapelle située dans le transept est préservée et richement décorée. À l’intérieur se trouve une sculpture en bois de la Vierge qui attire encore aujourd’hui les pèlerins. En la contemplant, j’ai eu l’impression de pouvoir ressentir la permanence et la fiabilité de la culture française.
Aux abords de Saint-Omer se trouvent d’autres éléments qui symbolisent l’expérience historique de la France. La ville possède un aérodrome en activité. Celui d’aujourd’hui a été construit par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se trouve sur le site d’origine qui était le quartier général du Royal Flying Corps pendant la Grande Guerre. Plus de cinquante escadrilles d’avions y étaient basées à un moment donné. L’aérodrome possède un mémorial à son entrée rappelant à tous les visiteurs l’espérance de vie effroyablement courte des jeunes pilotes qui servaient dans le nord de la France entre 1914 et 1918.
Les Allemands ont construit leur site de lancement de fusées V-2 à la limite de Saint-Omer, à La Coupole. L’ancien complexe de tunnels souterrains constitue une visite fascinante. Il existe également des vestiges d’anciens remparts défensifs qui peuvent être visités à l’extrémité ouest de la ville. Ils sont aujourd’hui préservés en tant que jardin public accessible à tous.
L’histoire de Saint-Omer est également liée à celle de la Grande-Bretagne. Henri VIII, roi d’Angleterre de la dynastie Tudor, a engagé un bourreau de la ville pour décapiter sa femme, Anne Boleyn. Il estimait que le bourreau public londonien n’était apparemment pas assez bon pour elle. Je suis sûr que la reine Anne aurait été très flattée d’être exécutée par un homme de Saint-Omer.
Cette nuit-là, je suis retournée à ma tente sur le terrain de camping. Il faisait encore humide, sombre et commençait à faire sombre. Je me préparais à passer une nuit longue et inconfortable sous mon auvent de toile, sous la bruine qui tombait dehors. Au final, ce n’était pas si terrible – un verre de vin rouge français et un gâteau de la charmante boulangerie ont apaisé mon pessimisme imminent.
J’ai ressenti à nouveau cette liberté subtile que seul le grand air peut apporter. J’ai réglé ma radio sur une station d’information en anglais, ce qui a atténué le bruit des créatures sauvages que j’entendais bruisser dehors. Le vin allait bien m’aider à dormir. Je m’inquiéterais plus tard de la matinée froide et humide qui m’attendait. Pour l’instant, je me sentais étonnamment au chaud et en sécurité, et ravi d’être là où j’étais.
Le lendemain, me lever de ma tente était en réalité un véritable défi. Le fait de camper une fois de plus m’avait donné un sentiment d’exubérance juvénile, un sentiment d’individualité en quelque sorte. Mais maintenant, la matinée crue et la marche étouffante jusqu’aux douches m’attendaient.
J’avais prévu de camper en France pendant cinq nuits et j’ai dû me persuader de rester dans ma tente une deuxième nuit. J’ai trouvé un hôtel accueillant pour les trois dernières nuits et j’ai pu profiter une fois de plus du confort le plus raffiné de la vie.
Mon premier voyage en camping en France remonte à plus de vingt ans et je n’ai jamais perdu le sentiment d’excitation et d’attente que me procurait mon prochain voyage. Je visite souvent la France et j’en connais maintenant une bonne partie, et je traverse la Manche aussi souvent que je le peux.
Je suis francophile depuis de nombreuses années. J’aime le sens de la vie à la française. J’aime la façon dont la France préserve sa culture, sa langue, son art et son architecture. J’aime le climat français en constante évolution. J’aime l’intellect français et, d’une certaine manière, la féminité de la société française.
J’ai ressenti un sentiment d’appartenance et d’attirance pour la France et la vie française il y a toutes ces années et je le ressens toujours. Maintenant que je suis à la retraite de ma principale carrière, j’ai plus de temps libre et mon désir, mon enthousiasme et mon impatience de prendre le trajet matinal jusqu’au port de ferry de Douvres sont plus forts que jamais.
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