Février est officiellement le mois de la violette à Toulouse, en France, et c’est le moment idéal pour y aller pour la Saint-Valentin. Échangez le blues hivernal contre un week-end dans la ville rose, explique Jane Gifford alors qu’elle explore la ville historique et goûte à ses nombreux plaisirs…
La Fête de la Violette à Toulouse
Toulouse (dans le département de la Haute-Garonne) est surtout connue pour sa propre espèce de violette parfumée. Autrefois, de nombreuses petites entreprises familiales cultivaient des violettes de Toulouse sur des terres au nord de la ville. Attachées par un fil rouge en boules très parfumées, elles étaient vendues par des jeunes filles dans les rues des villes d’Europe. Les Victoriens en raffolaient. Plus de 600 000 bouquets étaient expédiés chaque année vers les marchés du nord – Paris, Londres, la Russie, et même jusqu’au Canada. Puis les modes ont changé et l’engouement pour les violettes s’est estompé. Aujourd’hui, le commerce des violettes a subi une transformation imaginative.
La Fête de la Violette a lieu le premier week-end de février sur la place du Capitole, l’impressionnante place centrale de Toulouse. Un marché y est organisé Tous les jours sauf le lundi, mais ce week-end est consacré aux violettes. On y vend des friandises parfumées et des plantes en pot. On peut y déguster des bonbons gratuits, des macarons à la violette et de délicieux pains fourrés aux fleurs cristallisées. Dans l’exposition de violettes du monde entier, on distribue gratuitement des jeunes violettes à tous les visiteurs. Des cocktails et liqueurs à la violette de Benoit Serres (entreprise familiale depuis 1841) sont proposés. Et si vous en avez assez, des massages gratuits de la tête et des mains avec des lotions à la violette et au pastel sont proposés. L’Académie du Pastel fait des démonstrations de teinture au pastel, les enfants peignent joyeusement sur des chevalets, tandis qu’une élégante dame en longue robe verte avec une étole matelassée en pétales de violette et un canotier violet juge les étals. Il s’agit de Madame Christine Calas, Grand Maître de la Confrérie de la Violette.
Tout cela se passe devant le Capitole, un immense bâtiment rose. Avec ses colonnades et ses statues imposantes au-dessus et ses bandes horizontales rouges et blanches en dessous, il est le centre administratif de la ville depuis 1190. Le bâtiment a été embelli au fil des siècles pour devenir un vaste édifice abritant un immense théâtre, l’hôtel de ville, le centre d’information touristique, le bureau d’état civil et bien d’autres choses encore.
La Maison de la Violette se trouve à l’est de la ville, sur le canal du Midi. La péniche violette et verte d’Hélène Vié est le fruit de 20 ans de travail pour redonner vie à la Violette de Toulouse. Sur le pont supérieur, les violettes sont cultivées pour être vendues pendant la saison de floraison, d’octobre à avril. Sous le pont, les étagères regorgent de confitures de violettes, de moutardes, de sels, de sucres, de miels et de liqueurs, ainsi que de parfums, d’encens et de bougies parfumées. Essayez le thé à la crème à la violette. De délicates petites pâtisseries fondent dans un parfum crémeux, servies avec une grande théière de – vous l’aurez deviné – thé à la violette.
Boire et manger à Toulouse
Les Toulousains aiment manger dehors, et les nombreux cafés et bars de rue sont animés par des musiciens qui jouent de la guitare. Les liens étroits avec la Catalogne se traduisent par de nombreux bars à tapas. Mon restaurant préféré est le minuscule Préférence, sur la place Bachelier. Décrit par le chef et propriétaire Patrice Shakir comme une « cuisine française semi-gastronomique », où peut-on se permettre de profiter de l’inventivité et des compétences d’un chef étoilé au guide Michelin et même d’apporter son propre vin ? Ce n’est pas nécessaire. Les boissons sont également à des prix très raisonnables. Le charmant Patrice dit avoir abandonné son entreprise tape-à-l’œil du centre-ville pour faire quelque chose juste pour lui. Pour célébrer le mois de la violette, il offre à tous ses invités une coupe de champagne et du sirop de violette. Les enfants reçoivent une marguerite orange vif.
Ironiquement, certains des meilleurs restaurants de la ville se trouvent dans l’un des bâtiments les moins attrayants, un parking en béton à plusieurs étages qui abrite l’excellent Marché couvert Victor Hugo. Au rez-de-chaussée, 100 stands, ouverts de 6h à 13h (sauf le lundi), proposent une gamme de produits locaux parmi les meilleurs de France. Le premier étage cache Les Loges de Victor Hugo où cinq chefs aux spécialités différentes préparent le déjeuner avec les ingrédients les plus frais du marché situé en contrebas. Il est ouvert jusqu’à 14h30 tous les jours sauf le lundi et est toujours très fréquenté. Pour un restaurant chic mais toujours abordable, essayez py-r, le restaurant du chef Pierre Lambinon sur la rue des Paradoux, une ruelle médiévale sinueuse à proximité de la rivière.
Jane Gifford est une écrivaine et photographe spécialisée dans les voyages, le jardinage, la faune et les questions environnementales : janegifford.net
Toulouse – la ville rose et bleue
Observation de la tour de Toulouse
Week-end à Toulouse