Il y a des années, lorsque Boulogne-sur-Mer était ouverte aux ferries en provenance du Royaume-Uni, la ville était une excursion d’une journée populaire. C’était souvent la première escale française (excusez le jeu de mots) pour les écoliers. Ses boulangeries ont inspiré un amour éternel pour les gâteaux et le pain français à des milliers d’enfants britanniques soumis à du pain sans saveur tout préparé dans des sacs en plastique et des petits pains collants qui, bien que savoureux, ne peuvent tout simplement pas être comparés à un joyau comme la tarte aux fraises française.
Des cars entiers de retraités ont été déposés sur le parking de l’hypermarché Auchan, puis lâchés en ville pour s’entasser dans des fromageries malodorantes et déambuler sur le marché. Ceux qui avaient de grandes ambitions de rouler vers le sud à la recherche du soleil, ont débarqué du ferry et se sont arrêtés en ville pour faire un peu de shopping.
Cependant, cette facilité d’accès rendait Boulogne-sur-Mer moins valorisée que certaines villes françaises. Malgré son centre historique, ses rues pavées et ses bâtiments anciens. Son merveilleux marché, ses merveilleuses boutiques, ses délicieux restaurants, ses superbes bars et cafés. De longues plages de sable où vous pourrez cueillir des moules pour votre thé et parcourir les sommets des falaises pleines de coquelicots, escalader la colonne de Napoléon, explorer d’anciens forts, des musées et des sites culturels. Et Nauiscaa, Centre National de la Mer de France et le plus grand aquarium d’Europe.
Lorsque la route du ferry de Boulogne vers le Royaume-Uni s’est arrêtée. Les touristes aussi.
La ville a souffert. Les magasins n’étaient plus remplis de Britanniques s’extasiant devant le Maroilles, le fromage local puant. La file d’attente au musée du château les jours de pluie avait disparu. Les restaurants n’étaient plus remplis à craquer de clients britanniques heureux de déguster le plat local préféré : les moules frites.
Mais le temps a passé. Les choses ont changé.
Trouver la France
Ceux qui souhaitent réduire leur empreinte carbone tout en continuant à satisfaire leur soif de gastronomie française découvrent que Boulogne est une destination idéale pour une excursion d’une journée ou une halte de week-end. Il est néanmoins facile d’y accéder. Depuis Calais, il faut seulement 25 minutes par l’autoroute A16 (une partie sans péage).
Boulogne est une ville instantanée de la quintessence de la France. Et ceux qui n’ont pas le temps ni l’envie de parcourir des centaines de kilomètres vers le sud, mais qui aiment la gastronomie et le vin français et veulent s’approvisionner, ont soif de culture française et de gâteaux français – découvrent que cette ville côtière a tout pour plaire.
Centre médiéval – oui. Château – oui. Magnifique campagne et plages – oui. Fabuleuses boulangeries et pâtisseries – oui. Plein de choses à faire – oui.
Et les restaurants où vous rêvez de retourner parce qu’ils sont si délicieux – vérifiez.
Ce qui m’amène à La Matelote, un restaurant étoilé Michelin qui met en lumière la gastronomie française depuis plus de 40 ans.
La Matelote
Dans le numéro du 3 mars 1888 du New York Times, un journaliste a écrit sur les « femmes à barbe » et sur leur popularité en France. En fait, leur look était si populaire que certaines femmes se sont mises à porter de fausses barbes et des favoris. Et, à Boulogne-sur-Mer, dans l’extrême nord de la France, l’une des femmes à barbe les plus célèbres était Clémence Lestienne. Née Clémence Clarisse en 1834, elle était aussi connue pour les friandises qu’elle vendait sur les marchés du nord de la France que pour son apparence. À l’âge de 16 ans, on disait que personne ne pouvait rivaliser avec son pain d’épices.
Plus de 100 ans plus tard, son arrière-arrière-arrière-petit-fils Tony Lestienne est tout aussi célèbre pour sa cuisine étoilée Michelin et son hôtel, La Matelote, qu’il dirige avec son fils Stellio. Il se trouve à deux pas du marché où Clémence exerçait autrefois son métier.
La Matelote signifie « la femme du pêcheur » et le restaurant excelle dans ses plats de poisson. Le chef Lestienne a ouvert le restaurant en 1979 et a obtenu son étoile en 1982, qu’il conserve depuis lors. Son intérieur intime, à la fois luxueux et chaleureux, son menu exceptionnel de poissons frais et ses desserts appétissants à un prix exceptionnel (menu 2 plats le midi à 30 €/2021) en ont fait une institution dans le nord de la France pour les gourmets. Avec des bateaux de pêche déchargeant leurs prises quotidiennes pratiquement à la porte du restaurant, vous aurez du mal à trouver une sélection de fruits de mer plus fraîche dans la région.
« D’une certaine manière, explique le chef Lestienne, la perte du port ferry nous a permis de redevenir davantage français. »
Et d’une certaine manière, La Matelote représente le Boulogne-sur-Mer modernisé – discret, sans prétention, honorant son passé, bien dans sa peau.
lamatelote.com
Découvrez la recette du pain d’épices du chef Lestienne créée en l’honneur de son arrière-arrière-grand-mère
Guide de Boulogne sur Mer