Paris secret, Paris intemporel, si l’on sait où chercher il y a des trésors à découvrir. Il y a des librairies anciennes, des boutiques insolites, des studios et des ateliers d’artisans qui donnent l’impression de plonger dans le passé. La Maison Soubrier, rue de Reuilly, près de la Sorbonne, au cœur de Paris, est un magasin d’antiquités qui ne ressemble à aucun autre. Rempli de magnifiques antiquités, cela ressemble plus à un musée, sauf que tout ce qu’il y a à louer…
Maison Soubrier
La Maison Soubrier appartient à la même famille depuis plus de deux siècles. L’entreprise produisait à l’origine des meubles d’époque, avant de se lancer dans le négoce d’antiquités. Louis Soubrier, l’actuel propriétaire, a passé des années à fréquenter les salles de ventes pour assouvir sa passion pour les meubles historiques et les beaux objets, qu’il vendait ensuite à quelques clients chanceux. Il se souvient très bien d’une de ses pièces préférées de tous les temps : une imposante aquamanile en bronze datant de la Renaissance, une aiguière ou un pichet à eau, souvent en forme d’animal, extrêmement rare et beaucoup trop chère à l’achat. On lui a donné une seconde chance de l’acquérir quelques années plus tard, son âge ayant été réévalué à la baisse, tout comme son prix.
Un secret de Paris
Ces dernières années, l’entreprise s’est concentrée exclusivement sur la location. Cette destination extraordinaire est un secret bien gardé, ouvert uniquement au commerce et qui attire des designers, décorateurs et stylistes professionnels du cinéma, du théâtre et de la télévision. Une fois passés ses portails, le visiteur pénètre dans une cour et rencontre deux sphinx de marbre flanquant l’entrée. À l’intérieur, un ascenseur ancien lambrissé de lambris d’origine datant de 1900 se déplace entre les trois étages à un rythme majestueux.
Cette collection sans équivalent s’étend sur 3 000 m2. Elle est minutieusement organisée par catégories et tout ce qui y est exposé est disponible à la location, du bureau présidentiel de l’Élysée d’époque Napoléon III à un immense miroir baroque orné de cornes, en passant par un casque de scaphandrier en cuivre ; curieusement, la pièce la plus empruntée du catalogue est une psyché des années 1920. Cette accumulation de meubles, tableaux et objets anciens, qui rappelle un vaste cabinet de curiosités, dégage une odeur indéfinissable où se mêlent poussière, bois ciré et documents anciens, évoquant le grenier d’une charmante demeure provinciale.