En vous dirigeant vers le sud depuis Calais jusqu’à la ville de Saint-Omer, vous passerez par des champs plats et bas sur le chemin, vous ne pourrez pas vous empêcher de remarquer que le paysage local ressemble au district ouvert des Fens dans l’est de l’Angleterre.
Marais classés par l’UNESCO
Rendez-vous à Clairmarais, situé à la limite des marais d’Audomarais, au nord de la ville de Saint-Omer. Cette zone était à l’origine un vaste marécage, mais a été asséché au cours de 13 siècles par des modifications du cours de la rivière Aa. Comme pour les Fens en Grande-Bretagne, les travaux ont été menés par des experts néerlandais en drainage et ils ont laissé leur empreinte culturelle sur le district, tout comme ils l’ont fait en Angleterre.
Le marais audomarois s’étend aujourd’hui sur 3700 hectares de terres habitables et cultivées, reliées par des rivières navigables et rafraîchissantes. La zone a reçu le label « Homme et Biosphère » de l’UNESCO. C’est un endroit magnifique, tranquille et abritant une faune et une flore rares.
Se balançant dans des bateaux
A Clairmarais, vous trouverez le siège d’une entreprise familiale, ISNOR, qui signifie Ideas for Nord, pas de Calais. ISNOR propose des excursions en bateau dans la région, associées à des services de restauration et de traiteur impeccables. Le propriétaire, Monsieur Leleu, est toujours là et veille à ce que chaque visiteur soit le bienvenu. J’ai participé à l’une de ses croisières sur un bateau ouvert en chêne de fabrication locale : un « Bacove ». Moi et les autres « marins » avons été divertis par de généreuses quantités d’apéritifs et de riches amuse-gueules pendant que nous naviguions doucement le long des pâturages verdoyants le long de l’itinéraire choisi.
Faune et légumes succulents
Le Bacove, équipé de moteurs très silencieux et propres pour protéger l’environnement naturel environnant, était piloté par l’un des fils de Monsieur Leleu. Notre croisière a duré environ 90 minutes et il y avait beaucoup à voir et à apprécier. Pratiquement toute la zone repose au niveau de la mer et la terre est très fertile. Dans notre bateau à fond plat, semblable à une barque, nous avons croisé un certain nombre de maisons familiales assez isolées mais remarquables le long des rives. Beaucoup avaient des jardins potagers bien approvisionnés et proposaient des stands pour vendre leurs produits au bord de l’eau. Ils nous ont tentés avec des haricots et des oignons fraîchement cueillis, de somptueux légumes verts, des tomates et des fruits. Vous pouvez simplement arrêter votre bateau et acheter ce que vous voulez.
Nous avons vu de nombreux animaux sauvages le long du parcours. Des oiseaux tels que des grèbes, des sarcelles et des canards siffleurs avaient élu domicile et fait leur nid dans les hautes berges herbeuses au bord de l’eau. Des recherches sur leurs habitudes et leur nombre de reproducteurs sont menées par des étudiants du collège local de Saint-Omer.
Au fur et à mesure que nous nous approchions de la zone centrale du canal, les terres agricoles devenaient plus grandes. Les légumes des champs étaient cultivés à une échelle beaucoup plus industrielle.
L’ISNOR propose également des excursions dans les marais en catamaran de 50 places, en barque et en canoë. La croisière apéritive est proposée sur les deux bacoves et est encadrée tout au long de leur parcours par un capitaine de bateau fluvial diplômé.
Les visiteurs peuvent dîner dans l’excellent restaurant terrestre, La Baguernette, que je recommande vivement – absolument délicieux !