Nichée sous les sommets enneigés des Pyrénées, l’Ariège est un département relativement méconnu même des Français, raconte Gillian Thornton alors qu’elle explore ses nombreux trésors et partage ce qu’il y a à voir et à faire en Ariège…
Debout dans l’obscurité totale au fond d’une montagne, je ne sais pas trop à quoi m’attendre ensuite.
Il y a quelques minutes, j’étais sous le soleil éclatant de la vallée de l’Ariège, maintenant je me trouve dans une grotte avec seulement une lampe à main pour éclairer une caverne sombre. Il n’y a pas de stalagmites, pas de stalactites, en fait pas grand chose alors que nous marchons le long du lit asséché de la rivière. Et le guide a dit à notre petit groupe d’éteindre les lampes de poche. La noirceur est absolue et étrangement désorientante.
« Pouvez-vous entendre comment l’acoustique a changé », demande-t-elle en augmentant le volume pour que nous puissions entendre l’écho. « Nos ancêtres ne pouvaient pas voir très loin avec leurs torches enflammées, mais ils auraient senti qu’ils arrivaient dans une haute caverne. Maintenant… éteignez vos lumières, mais regardez vers moi.
Soudain, elle rallume sa propre lampe, le faisceau pointé vers le sol, et je cligne des yeux sous la luminosité. Mais à mesure que la lumière monte le long du mur, mes yeux s’écarquillent. Galopant à travers les contours rocheux se trouvent des chevaux, des bisons et des bouquetins, chacun si habilement dessiné que je m’attends presque à ce qu’ils s’éloignent au petit galop dans l’obscurité en reniflant et en secouant la tête. Pas étonnant qu’on nous ait dit de ne pas toucher aux murs.
Grotte de Niaux
Car il ne s’agit pas de répliques, mais bien d’une véritable œuvre peinte il y a 14 000 ans par l’homme de Cro-Magnon, ici dans le Salon Noir de la grotte de Niaux. La grotte est ouverte toute l’année, mais la fréquentation est strictement réglementée pour préserver l’environnement, il est donc indispensable de réserver à l’avance sur www.sites-touristiques-ariege.fr.
La grotte de Niaux est un incontournable de toute visite du département de l’Ariège, en région Occitanie. Aujourd’hui, c’est l’un des départements les plus ruraux de France avec une population d’à peine 153 000 habitants. Mais si l’Ariège ne semble pas surpeuplée aujourd’hui, à l’époque préhistorique, les falaises calcaires près de la rivière étaient très animées. Avec le Lot et la Dordogne, l’Ariège est l’un des trois départements les plus importants de France pour les sites préhistoriques. Pas seulement Niaux mais un certain nombre de sites dont le Mas d’Azil, aujourd’hui une grotte traversable mais autrefois un refuge pour les rhinocéros, les mammouths et les hommes, bien que pas en même temps, on suppose.
Que voir et que faire en Ariège
Foix, chef-lieu de l’Ariège, se trouve à moins de 100 km de l’aéroport de Toulouse et à seulement 80 km de Carcassonne, et pourtant de nombreux francophiles n’en ont jamais entendu parler. Mais si vous aimez les paysages époustouflants et l’histoire ancienne, les petites villes de caractère et les traditions ancestrales, mettez l’Ariège en tête de votre liste de choses à faire.
Mon face-à-face avec la faune disparue de la région s’est déroulé juste à l’extérieur de la petite ville de Tarascon-sur-Ariège. Ici, le Parc de la Préhistoire complète parfaitement la grotte de Niaux avec ses expositions interactives et ses démonstrations. Et pour tous ceux qui ne font pas de grottes sombres, une réplique des peintures de Niaux donne vie à cette magie magdalanienne, avec en prime des œuvres d’art trouvées dans des galeries peu exposées au grand public.
À seulement 20 km, au centre du département, Foix respire l’atmosphère, dominée par un château médiéval perché appartenant aux puissants comtes de Foix. Au début du 16ème siècle, ils devinrent rois de Navarre, dont le dernier – Henri III – accéda au poste le plus élevé sous le nom d’Henri IV de France. Visitez les salles restaurées, visitez le musée interactif et parcourez les remparts pour un avant-goût du pouvoir et de la politique médiévale.
Montségur
Si vous vous sentez d’humeur aventureuse, vivez des luttes de pouvoir d’un autre genre à Montségur, à 35 minutes de route de Foix. Ce château perché sur une colline était le dernier avant-poste des Cathares, un mouvement religieux strict qui a recueilli beaucoup de soutien dans le sud-ouest de la France au début du XIIIe siècle.ème siècle parmi les gens las de l’Église catholique corrompue. Les Cathares évitèrent les possessions matérielles mais se réfugièrent face aux armées papales dirigées par Simon de Montfort dans des places fortes telles que Montségur et Roquefixade, à proximité.
La dernière résistance des Cathares eut lieu en 1244, après un siège de 10 mois à Montségur. Les occupants eurent deux semaines pour abjurer leur foi, mais plus de 200 refusèrent et furent brûlés vifs au pied de la colline. La montée raide de 150 mètres n’est pas pour les âmes sensibles mais offre des vues spectaculaires sur les sommets et les vallées jusqu’aux plaines au-delà.
Mirepoix
Au nord de Montségur, la bastide de Mirepoix est un incontournable pour sa place centrale entourée de galeries ouvertes en bois ou couverts. Imprégnez-vous des façades colorées à colombages et explorez les rues droites qui rayonnent depuis la place. Ne manquez pas les têtes en bois sculptées de la Maison des Consuls, autrefois salle du conseil et aujourd’hui hôtel élégant. www.tourisme-mirepoix.com. Ni la Cathédrale St Maurice derrière le 19ème marché couvert du siècle qui possède la nef la plus large de France et la deuxième d’Europe après Gérone en Espagne – une illustration graphique de la façon dont de nouvelles églises catholiques ont été construites pour accueillir le maximum d’âmes dans une vigoureuse campagne de recrutement après la chute des Cathares.
Mirepoix et la communauté fortifiée de Camon – classée parmi les Plus Beaux Villages – se dressent sur un terrain plat à l’est du département, mais en direction de l’ouest, le paysage devient vite de plus en plus escarpé. Pour des vues spectaculaires et des gorges profondes, empruntez la route panoramique de Tarascon-sur-Ariège jusqu’au bourg de Saint-Girons et à Saint-Lizier voisin avec son cloître roman et ses ruelles pavées étroites, une étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Ici, au cœur du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises, vous pourrez observer les chevaux noirs de Mérens, une petite race locale au pied sûr, parfaitement adaptée au terrain montagnard. Autrefois proche de l’extinction, le Mérens a été sauvé ces dernières années, en grande partie grâce à des passionnés comme Jean-Louis Savignol du Haras Picard du Saint à Lasserre, qui propose à la fois des randonnées équestres et des hébergements www.merens-ariege.com.
L’homme de Cro-Magnon fut amené à peindre sur les murs de Niaux les ancêtres des chevaux de Mérens d’aujourd’hui. Voyez-les par vous-même et vous pourriez également vous retrouver à chercher un pinceau.
www.ariegepyrenees.com