J’ai séjourné ici une nuit en septembre, en route vers le nord de la France depuis le sud. Il était tard, c’était une nuit chaude et moite à Paris et je venais de terminer un voyage en train de 4 heures. Je ne voulais pas perdre de temps dans la ville, mais je voulais me détendre.
L’hôtel quatre étoiles Balmoral se trouve à quelques mètres de l’emblématique Arc de Triomphe et dans ma chambre, j’entendais le bourdonnement sourd de la circulation incessante de la ville autour de l’Arc, mais dès que j’ai fermé la fenêtre, je me suis sentie enveloppée de tranquillité. Je dois admettre que j’avais bien l’intention d’aller faire une promenade au clair de lune pour prendre des photos, mais la belle baignoire profonde et le lit confortable m’ont attirée.
Le matin, je me suis réveillé rafraîchi et revigoré, j’ai regardé par la fenêtre de mon hôtel les toits des magnifiques immeubles dans les rues alentour, c’était l’un de ces moments parfaits à Paris alors que le soleil se levait et que la ville commençait à prendre vie. Je suis allé au kiosque à journaux du coin, je ne peux pas y résister à Paris et je suis revenu pour un excellent petit-déjeuner qui m’a donné des forces pour la journée. J’ai discuté avec le concierge des endroits à visiter à proximité. Je voulais voir le Paris authentique même si j’étais en plein centre du Paris touristique. Le propriétaire de l’hôtel, François Dapremont, m’a entendu et s’est présenté. Je lui ai dit que j’adorais la décoration et nous avons commencé à discuter et il m’a raconté un peu l’histoire du lieu.
Il s’agit d’un immeuble haussmannien datant de la fin du XIXe siècle. Monsieur Dapremont m’a dit qu’il avait acheté l’hôtel à une vieille dame qui l’avait dirigé pendant 40 ans et qu’il avait eu peur de changer quoi que ce soit pour ne pas contrarier les clients fidèles. Je suis si heureuse qu’il ait suivi son cœur et sa conviction que ce magnifique hôtel méritait qu’on lui accorde un peu d’attention, car cet ancien directeur d’entreprise de restauration a un goût des plus exquis. Il a fait appel à des architectes et des artisans, a conservé des éléments d’origine et une partie du mobilier pour créer un superbe hôtel 4 étoiles qui a l’air d’un hôtel de charme, personnel, luxueux et très accueillant. Il est passionné par l’hôtellerie, considère le personnel comme une famille et les clients comme la chose la plus importante qui soit – c’est en fait l’hôtelier parfait.
Les chambres sont de style parisien classique, élégantes, modernes et luxueuses. Il y a aussi des suites et des appartements qui peuvent accueillir deux couples (et un enfant). L’architecte de renommée internationale Michel Jouannet a contribué à créer le nouveau look de l’hôtel. Son travail est connu à Venise, à Rio de Janeiro et dans le monde entier, mais cet hôtel parisien doit être l’un de ses meilleurs projets. Monsieur Dapremont est venu à Paris il y a 40 ans, m’a-t-il dit, et ce fut « le coup de foudre » même s’il n’était qu’un jeune garçon. « Je n’oublierai jamais d’avoir vu la Tour Eiffel » pour la première fois, dit-il, et je pense que c’est cette compréhension de ce qui fait la grandeur de Paris, de ce que les touristes et les visiteurs aiment, qui le rend si doué pour gérer son hôtel. Il passe ses dimanches à se promener dans Paris et à « apprendre à connaître la ville », en disant que Paris est comme une série de petits villages et qu’en effet, c’était avant Haussman. Il aime partager ses connaissances et est très fier de Paris, alors je lui ai dit que je voulais voir Paris et que je n’avais que quelques heures. Avec l’Arc de Triomphe littéralement à une minute à pied, je veux voir le vrai Paris, les endroits où les gens qui vivent ici vont tous les jours.
Il m’a donné une carte et m’a encouragé à marcher jusqu’à la rue Poncelet, à proximité, « il y a un joli marché authentique là-bas », m’a-t-il dit. C’était ça, authentique, marché à Paris, des mots magiques pour moi. Il m’a également dit que les croissants et le pain que j’avais pris au petit déjeuner provenaient du boulanger étoilé Maison Kayser et que je découvrirais un certain nombre de pâtisseries et boulangeries charmantes au cours de ma promenade – vendu ! Bien que j’étais en train de régler ma note, l’hôtel était heureux de s’occuper de mes bagages et de m’organiser un taxi pour me rendre à ma gare plus tard dans la journée.
Je me suis promené jusqu’au marché et là, à quelques rues du centre de Paris et de l’Etoile animée de l’Arc de Triomphe, c’était le vrai Paris. Des vieilles dames transportaient des chariots d’un étal de marché à l’autre. Des petits chiens étaient promenés en laisse. Les commerçants annonçaient ce qu’ils avaient ce jour-là pour tenter les clients ; les fruits et légumes étaient magnifiquement disposés dans cette petite étendue piétonne. Je suis passé devant une superbe petite boulangerie et j’ai demandé si je pouvais prendre des photos de leurs gâteaux. Comme d’habitude, on m’a demandé pourquoi « pour mes amis sur Facebook, ils adorent les photos de gâteaux de France », ai-je dit. La fille derrière le comptoir avait l’air de ne pas être sûre d’y croire mais m’a dit d’y aller et s’est détournée, ennuyée.
Au coin de la rue Poncelet, Berthillon, le célèbre glacier (rue du Faubourg Sainte Honoré) était un endroit idéal pour prendre un café et je me suis assis pour regarder le monde défiler avant de me diriger vers les Champs Elysées, à quelques pas de là. Les feuilles dorées tombaient des arbres, le soleil brillait, la ville était en effervescence avec la vigueur d’un lundi matin – c’était vraiment un moment parfait à Paris.