Tomber amoureux de la France

L’été de l’amour, 1967, était une période spéciale pour être jeune et en Europe. L’auteure canadienne Patricia Sands revient sur l’époque où elle savait qu’elle était en train de tomber amoureuse de la France…

Au son d’une bande sonore interminable de musique psychédélique et de rock des Beatles, des Stones, de Jimi Hendrix, de Pink Floyd et des Doors, pour n’en citer que quelques-uns, et nourris par les écrits de Jack Kerouac et de la Beat Generation, des hordes de jeunes ont commencé à voyager à travers le monde. Les billets d’avion abordables de 5 $ par jour depuis l’Amérique du Nord et l’Europe ont rendu tout cela possible pour beaucoup d’entre nous. Ma meilleure amie et moi avons parcouru l’Europe avec notre sac à dos, nos passes Eurail en lambeaux garantissant notre transport : un rite de passage pour de nombreux Canadiens à l’époque. Après avoir passé quelques mois en Angleterre, nous avons traversé la Manche en ferry jusqu’à Amsterdam. Après avoir retrouvé des amis, nous sommes partis dans notre van Volkswagen de location pour explorer la France jusqu’à la Costa Del Sol en Espagne.

Il me semble qu’à partir du moment où nous avons franchi la frontière, événement majeur qui entrait dans tous les pays à l’époque, je suis tombée amoureuse de tout ce qui concernait la France. J’avais 21 ans.

Aujourd’hui, je suis encore plus épris de ce pays. J’ai eu la chance de visiter de nombreux autres pays au cours des quatre dernières décennies et de vivre l’excitation de leur histoire, de leur culture, de leur cuisine et de leurs séances de photos (je suis un photographe invétéré), mais la France détient la clé de mon cœur.

Quelques-unes de nos expériences ont été : retrouver le lieu de sépulture de mon oncle pendant la Seconde Guerre mondiale en Normandie ; flâner dans les rues de Paris ; rejoindre les Vendanges lors d’un échange de maison de 2 mois au milieu d’un vignoble privé dans le Var ; faire de la randonnée dans le Luberon ; skier à Chamonix ; explorer la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Rien n’a été une déception.

Il nous reste encore tant de choses à découvrir dans ce pays si beau et si diversifié. Cependant, quelle que soit la nouvelle région que nous visitons, nous prenons toujours le temps de visiter la Côte d’Azur. Il est difficile de décrire avec suffisamment de mots l’attrait que nous exercent cette région côtière et les villages qui parsèment les collines au-delà.

En 2011, mon mari et moi avions prévu un séjour prolongé à Antibes, une ville médiévale autrefois fortifiée qui nous avait attiré comme un aimant lors de nos visites sur la côte. À mi-chemin entre Nice et Cannes, elle fut colonisée pour la première fois en 5 avant J.C.

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Nous avons fait cette découverte lorsque nous avons loué une maison près de Biot pendant trois mois, quelques années plus tôt, et nous avons réalisé qu’Antibes répondait à tous les critères de notre « endroit idéal ». Nous voulions être au bord de la mer, dans un quartier pittoresque et historique, dans ou à proximité de la vieille ville, et à proximité de la gare. Chaque fois que nous avons passé du temps à Antibes, nous avons eu le sentiment que la vieille ville était encore très vivante et pas seulement une galerie de boutiques pour touristes.

Bien que nous ayons eu sept échanges de maison très réussis au fil des ans, en trouver un pour cinq mois aurait été presque impossible, nous avons donc cherché une location en ligne et avons eu de la chance. Beaucoup de chance.

En bordure de la vieille ville, nous étions juste en bas de la rue de la gare. Une vue panoramique sur le port comprenait les remparts restants du 15e siècle, le Fort Carré vieux de 500 ans et la Baie des Anges jusqu’à Nice et les collines et montagnes au-delà. C’était plus que ce que nous avions espéré. De mai à septembre, Antibes est devenue notre maison. Il était naturel de se glisser dans le rythme de notre environnement. Tout était facilement accessible à pied. Si nous voulions aller le long de la côte, nous prenions simplement le train. De temps en temps, nous louions une voiture pour aller plus loin.

En travaillant sur mon roman récemment publié, qui se déroule en partie à Antibes, ma routine s’est rapidement établie. J’écrivais de 6h30 à 8h du matin, inspirée par le lever du soleil sur la magnifique Méditerranée. Puis, avec mon appareil photo, mon dictionnaire et mon carnet dans la main, je déambulais dans les ruelles pavées, profitant des images et des sons du village qui prenait vie. L’obturateur de mon appareil photo fonctionnait à plein régime. Après m’être attardée au marché pour choisir nos rations quotidiennes, je passais dans mon magasin préféré pour récupérer le Nice-Matin. Mon mari savait qu’il devait me retrouver à 10h30, dictionnaire en main, en train de siroter un café dans un petit café près de la place Nationale, de lire le journal et de regarder les activités du village.

Cette année, nous avons passé un mois à Nice pour vivre une expérience plus urbaine et pour me permettre de faire des recherches pour mon prochain roman. Nous avons également apprécié chaque minute passée dans cette ville animée. Il était facile de se rendre à Antibes en train, ce que nous faisions souvent, y compris un soir où Heidi Lee, propriétaire de la librairie anglaise d’Antibes, a organisé une séance de dédicaces pour mon roman, La Promesse de Provence. Ce fut une merveilleuse occasion de revoir de vieux amis et d’en saluer de nouveaux. La magie d’Antibes me fera toujours sentir comme chez moi.

tomber amoureux de la franceJe pourrais vraiment m’étendre sur cette ville pleine d’atmosphère, mais le nombre de mots pour cet article augmente. Voici quelques-uns de mes endroits préférés qui ne sont peut-être pas aussi connus que le marché provençal quotidien, la cathédrale et le musée Picasso :

La Chapelle de Saint-Bernardin – Comme beaucoup d’autres bâtiments ici, cette chapelle du XVIe siècle est construite sur des ruines romaines. Les portes m’ont respiré l’histoire lorsque j’ai souvent appuyé mes doigts sur le bois riche. L’année 1581 y est gravée. Après avoir souffert d’une terrible épidémie, les survivants ont fait graver ces portes pour remercier Dieu de l’avoir fait disparaître.

Place du Sanfranier – Au cœur de la vieille ville se trouve la petite commune libre qui perpétue fêtes et traditions anciennes. C’est ici que Nikos Kazantzakis a écrit Zorba le Grec (il habitait au n° 8 de la rue du Bas-Castellet), et ce lieu tranquille lui est dédié.

Plage La Gravette – Nichée dans les remparts, dominée par le château où Picasso a brièvement vécu et travaillé, cette crique intimiste tend à attirer les locaux plutôt que les touristes.

Patricia Sands vit à Toronto, au Canada, quand elle n’est pas ailleurs. Passionnée de voyages, elle peut préparer son sac en un éclair et être prête à partir n’importe où… notamment dans le sud de la France. Elle est l’auteur de plusieurs livres sur la France.

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